23.9.07

Aux Oubliés

Ô Coeur, morose oublié de notre jeunesse,
Foulé par le pied ranci d'affreux vieillards
Tu pleures, dépouillé de ton antique noblesse,
Vainement consolé par des louanges rares!
Le Coeur morose est oublié de la jeunesse.

Ô Âme, tu es la clef d'une vie d'arc-en-ciel,
Tu es le sel des viandes dures et amères,
Tu es notre vin, notre Muse, notre miel,
Tu es de l'ennui, de la douleur mon Cerbère!
Ô Âme, tu es la clef d'une vie d'arc-en-ciel!

Ô Art, inutile rideau, beau comme les flammes,
Plus riches que les monarques, plus beau que Narcisse,
Tu es l'humble Serviteur du Coeur et de l'Âme
Et tu embaumes le Corps, que le front tu déplisses.
Ô Art, inutile rideau, brûle comme les flammes!

Ô Rire, toi qui subjugues le sang même de Bacchus,
Tu brilles là où le Soleil a perdu espoir,
Et peut transformer tout cadavre en Aengus;
Tu confortes les yeux encore plus que le Noir.
Ô Rire, tu subjugues le sang même de Bacchus!

Ô Corps, divin cocon si souvent maltraité,
Tu es la victime de l'hypocrite dévot,
Tu es la tombe du voleur jamais arrêté;
Peu connaissent ton prix, peu savent ce que tu vaux,
Cher Corps, divin cocon si souvent maltraité!

Ô toi Yawheh, à Tes doux pieds je m'incline,
Tremblant comme une feuille, transparent comme un nuage;
Toi auquel toute mon essence je destine,
Que pleuve sur ta couronne une armée d'hommages!
Ô toi Yahweh, à Tes saints pieds je m'incline!

Tim, 2004 (?)

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